En bref...
Oyé oyé! Dans le monde des jeux de société il y a ceux qui ont essayé de faire des bons jeux de pirates et il y a John D Clair, le créateur du jeu.
Car autant le dire tout de suite: ce n’est pas un jeu de pirate, c’est le jeu de pirate, publié par AEG.
J’ai tout dit dans les premières lignes: si vous aimez les pirates, achetez ce jeu. Si vous aimez l’interaction, achetez ce jeu. Si vous aimez level up, achetez ce jeu. Si vous n’aimez pas les jeux longs bah vous pouvez l’acheter quand même et vous amuser à glisser les “intercalaires” dans les sleeves personnages, c’est rigolo.
- la mécanique d’amélioration de carte
- les combats sont simple et un peu aléatoire mais plaisant
- pas besoin d’une éternité pour réfléchir à ses actions
- Pas toujours possible de réaliser le combo qu’on voudrait
- Règles pas trop complexes...
- ...mais attention aux subtilités qui changent pas mal le jeu.
- Aperçu
On gagne comment ?
Comme souvent celui qui a le plus de points de victoire gagne la partie. Et comme c’est un jeu de pirate bah les points de victoire c’est de l’or.
Et comme ça reste quand même un gros jeu, il y a des tuiles objectifs fin de partie qui donnent de la tune, de l oseille, de la maille…. bref appelez ça comme vous voulez.
Retenez juste qu’il faut contrôler des îles pour produire, ou combattre pour piller, voir souvent un savant mélange des deux.
Je ne détaillerai pas toutes les règles/mécaniques ni toutes les actions possibles. Je ne m’intéresserai ici qu’à ce que je juge de plus remarquable.
Pimp my crew
La montée en puissance du jeu est basé sur une mécanique d’amélioration de cartes (son équipage) et de son bateau.
Pour le bateau ici rien d’exceptionnel. Un bateau en 4 parties qu’on pourra diversifier ou spécialiser via des achats de tuiles. Ici une icone voile, là un petit canon etc…
La mécanique d’amélioration de carte par contre c’est tout autre chose! A la fois intéressante et très addictive à manipuler. Pour faire simple, chaque “intercalaire” qu’on pourra acheter sur des tuiles plus ou moins lointaines vient apporter de nouveaux effets par ajout d’icônes ou de texte en la glissant dans les pochettes des membres de son équipage. Il est possible d’en placer jusqu’à 3 par carte. Ce qui, vous imaginez, peut créer des cartes dévastatrices pour peut qu’on arrive à acheter ce dont on a besoin !
Pas sûr, par contre, que vous arriviez à placer sur votre équipage le combo dont vous rêvez de part le nombre de cartes d’amélioration disponible et le nombre de joueurs qui jouent avant vous.
Mais bon sang que c’est plaisant de glisser ces petits bouts de plastique dans nos sleeves d’équipage (qui une fois bien nourrit de nouvelles capacités deviennent vite agréablement bien plus épais en main: le poids du pouvoir!).
A cette mécanique s’ajoute la possibilité d’augmenter le niveau de son équipage. Chaque carte dispose de 4 niveaux et il est possible d’améliorer seulement un personnage à chaque début de tour. Le dilemme de cette amélioration se trouve dans le fait que certaines actions se débloquent uniquement par ce processus de monté en niveau. Et forcément le jeu se terminera sans avoir augmenté toutes les cartes. Pas le choix donc, il faut choisir avec attention.
Tout ça forme assurément l’un des aspects les plus plaisant du jeu.
Nous avons ici :
- le Bosco de niveau 1 avec une amélioration roue/production tonneau au port,
- le Flubistier de niveau 4 avec une amélioration,
- Le capitaine de niveau 1 avec deux améliorations roue/canon
Cube qui roule n’amasse pas mousse
Le combat n’est pas central mais demeure assez présent. Ici pas de calcul compliqué: on additionne ses icônes canon. On prend le même nombre de cubes à sa couleur, on fait pareil pour l’adversaire, on mélange le tout dans sa petite mimine, on verse dans une tour de dé, ça roule sur des espaces avec différents icones et paf ça fait un vainqueur, des blessures et des ressources à prendre.
Un joli petit chao qu’on peut compenser par des effets de cartes mais ça reste plus du chao que du contrôle quand même.
Je ne suis pas fan du hasard en règle générale mais le sel est ailleurs dans ce jeu et c’est injustement dosé pour être fun à jouer.
Dans cet exemple, le joueur vert remporte le combat car il a généré 4 couronnes lors du combat.
Le joueur jaune subira donc 1 dégat sur son navire pour avoir perdu l’affrontement.
Chaque joueur récupèrera :
- 1 or, 1 barils et au choix 2 ors/barils pour jaune,
- 2 barils pour vert,
- Visuel
Au niveau visuel, que dire du travail encore une fois remarquable de Ian O’Toole qui signe ici encore des illustrations folles, une iconographie hyper claire, un régal visuel parfaitement adapté au propos… Chapeau bas l’artiste.
C’est beau !
- Mécanique
C’est bien mais qu’est ce qu’on y fait?
Un tour de jeu en gros c’est choisir quelle carte personnage on va améliorer et regarder ce qu’on peut faire avec toutes les cartes qu’on a en main. On joue autant de cartes qu’on veut dans l’ordre qu’on veut. Pas trop de risque de se perdre dans une réflexion immobilisante tout en garantissant un nombre de choix intéressant.
La gestion de son bateau nous permet d’avoir, en plus des cartes équipages, des effets disponibles à chaque tour (attaque/mouvement) pour peu que l’on gère bien ses butins.
Exploration, contrôle des îles, constructions, amélioration, commerce et combats de pirate, que demander de mieux !
- Equilibre
Pour le moment le jeu semble parfaitement équilibré sur nos différentes parties. Chacun a pu s’essayer à différentes stratégies et le tout s’est toujours joué à pas grand chose à la fin. Bien sûr il faut vigiler à ne pas laisser un joueur lancer sa mécanique tranquillement mais un drapeau noir est très facilement hissé dans ce jeu !
Détail de règle facile à oublier
- Les actions ne se réalisent pas forcément à l’endroit où son bateau se trouve. Une action de production peut se faire sans être à côté de l’île, une action d’amélioration du bateau ne se fait pas forcément au port etc…
- Faites bien attention à vérifier l’iconographie des tonneaux. En fonction de l’action à effectuer il faut payer ses ressources à partir de son bateau, à partir du port, ou de n’importe où (bien penser aux îles sur lesquels on produit par exemple)
- Si l’on est propriétaire d’une île, on peut hisser les voiles sans compter les cargaisons qu’on a à son bord. C’est la même chose qu’au port principal.
- Ne pas oublier de faire évoluer un membre de son équipage au début de son tour. Essayez de vous astreindre de le faire à ce moment-là sous peine de vous perdre et d’oublier si vous avez réalisé ou non cette action pendant le tour des autres joueurs.
Extensions Saga
Pour ceux qui désirent alléger leur portefeuille et qui aiment le mystère et l’aventure, les extensions saga sont très plaisante à jouer et ne cassent à mon sens pas l’équilibrage. Elles ajoutent des mini-événements/quêtes dans les paquets de cartes. Les textes sont un juste mélange entre mystère, histoire de pirate et ça sonne bien. L’écriture est juste et pas inutilement allongée.
A l’heure ou j’écris ces lignes, 4 extensions sont sorties :
- Salt & Thunder
- Deep Legend
- Letters or Marque
- Port of Call
